C'est ça c'est ça l'Univers
C'est ça c'est ça l'univers
L'Univers autre et le même
De jongleurs et de trapézistes
Le grand chapiteau coupole du rêve
Le cercle piétiné à la silhouette ratelée
Pour faire vibrer la nuit enchantée
Cest ça c'est ça l'Univers
La valse assourdissante des planètes
Quand l'enfance se niche bien profond
Quand les tripes se torturent de rire
Quand les rires explosent le coeur
Et éclaboussent les lèvres muettes
C'est tout le même Univers
C'est cela l'Univers même
Dompteurs, panthères, cerceaux Rires lactés au rêve accordéon
A la douceur envahissante et poignante
A la danse rapide, proche et lointaine
Comme une rumeur qui nourrit son grand Frère
Et fait du grain de sable innocent une dune instruite
C'est tout le même Univers
C'est cela l'Univers même
Bannières, halos, violons, horizon Et ces stupeurs splendides et concentriques
Qui s'évadent et se cognent au bout de la toile
Comme un papillon aveugle aux ailes de la nuit
Impatient sur une corde bien amarée
Qui promet de la haute voltige
C'est ça, c'est ça l'Univers L'Univers autre et le même
Porteur habile de rêve bruyant
De rêves sonores, souverains et intrépides
De chevaux à la crinière flottante
D'éléphants prudents et de tigres qui font peur
D'otaries ondulantes et de perruches vivaces
De chats rares et de lions mugissants
Le Marquis amateur de saut perilleux
Le Pierrot affligé sans sa Colombine
L'Arlequin de braise au regard trapéziste
Le Musicien, le clown, le jongleur, le dompteur,
Poète, rêveur, conteur, charmeur,
Fantaisiste, discipliné, mathématicien
Seul, triste, fantaisiste, grincheux, rusé
Chaque Jour son laceau et son filet
Ses promesses aux poumons dans les viscères
Et ses tripes dans la cervelle
Ses yeux dans la voltige et sa voltige
Dans la conjugaison, le verbe cent fois répété
Le compagnon fidèle au miroir rarement trompeur
Chaque Jour sa farandole, sa ritournelle
Son cri, son pleur, sa larme et son conteur
Son chant, son labeur, son cri, son bonheur,
Sa coulisse, ses rires, ses pleurs
Son teint de cendre au regard attendri
Ses joues gaies comme deux pommes rouges
Parmi les gradins et la piste écarquillée
De chevaux, de caniches, de valises et de panthères
Parmi les enfants aux yeux étirés
Les plus grands aux doigts de majorette
A la paupière jarretelle collant galbé
Au losange jaune, rouge et noir
C'est lui le Grand Bouddha
Le Mage vénéré aux paillettes d'or,
Le regard tendre le magicien à la main baguée
Aux gants crochetés et troués
A la prière tendre et farouche
A la senteur vagabonde et puérile
Le saut risqué aux mille facettes
Le risque assuré jusqu'au bout de la scène
Le regard d'encre, haute prestance, sable
De lumière rose, violacée, bleu métallisé
Encensée, turbulente, égrainée, ensorcelée
Comme une Terre Promise bien méritée
C'est le filet d'Agamemnon
Et la flèche coléreuse d'Artémis
Le destin flétri d'Iphigénie
Sur les conseils du grand Jongleur Caldas
La violence tapageuse, la magie hasardeuse
La colère, le caprice, la folie quotidienne des Dieux
Le Cirque Créateur,du Mandala
Le Farceur, escamoteur de cercles
Arcs-en-ciel, beauté vertigineuse
Turbulences arythmétiques, magie, science
Epopée, volupté, heure rare mangeuse d'Homme
Mandala porteur d'harmonie, de paix et de couleur
C'est tout le même Univers
C'est cela l'Univers même
Tambour et tambourin
Cymbales, violons, gradins, ritournelles
Tourterelles, colombes, lumières crues ou tamisées
Contour, morsure, rondeur...goût du bonheur
C'est ça c'est ça l'Univers L'Univers autre et le même
Esm.....a@+